Contexte

L’écophysiologie animale est une discipline à l’interface entre l’écologie et la physiologie des organismes qui vise à comprendre par quels mécanismes les organismes font face aux contraintes de leur environnement. Elle fait appel aux concepts et techniques de la physiologie comparative, la biologie comportementale, l’énergétique et la biologie évolutive. La large communauté d’écophysiologistes regroupe en France des universitaires enseignants-chercheurs et des chercheurs de différents instituts (CNRS, IFREMER, IRD, …) et s’étend bien au-delà de nos frontières. Les différents membres de cette communauté encouragent l'excellence scientifique en promouvant la pluridisciplinarité et en améliorant la communication entre les scientifiques et les professionnels qui ont besoin des informations les plus récentes sur les processus fondamentaux qui régissent la fonction des animaux dans leur environnement, et les applications pour la conservation et la durabilité des ressources dans un monde qui change toujours plus rapidement. Des bulletins d'information via une liste de diffusion électronique et un colloque biennal permettent de communiquer les résultats de la recherche fondamentale et appliquée sur l’écophysiologie animale auprès de la communauté scientifique et professionnelle, des utilisateurs des ressources et du grand public.

Tous les deux ans, les écophysiologistes de France organisent le Colloque d’Ecophysiologie Animale, CEPA, pour échanger entre chercheurs français et étrangers des connaissances et des résultats dans les nombreux domaines de cette discipline. La première réunion a eu lieu en 2013 à Lyon puis à La Rochelle (2015), Strasbourg (2017) et Rennes (2019). En 2021, ce colloque aura lieu pour la première fois en Occitanie, à Montpellier, en proposant des sessions qui permettent à la communauté s’intéressant à des questions d‘écophysiologie animale, de présenter leurs derniers résultats et réflexions. Une priorité particulière sera d’inclure un maximum de jeunes chercheurs au début de leur carrière (Master, doctorat, post-doc).

Ce 5eme Congrès du CEPA sera situé sur le campus Triolet de l’Université de Montpellier, Bâtiment 36.

Sessions

1/ Ecophysiologie appliquée à la conservation: compréhension des mécanismes expliquant les pertes de biodiversité

Les facteurs, contraintes ou changements environnementaux façonnent la physiologie, le comportement et les traits d'histoire de vie de chaque individu. Ainsi, l'écophysiologie animale contribue à la biologie de la conservation à travers différentes sous-disciplines telles que la physiologie et l'énergétique de la reproduction, l'endocrinologie, l'immunologie, la migration, le bilan énergétique et la condition corporelle, l'écologie de l'alimentation… Cette approche fournit des liens mécanistiques à la biologie des populations et aux politiques de conservation. Des questions sur l'utilisation de l'habitat, les taux et périodes d'activité des organismes, la compétition inter et intra spécifique, la recherche de nourriture, la reproduction, l'état corporel sont des paramètres clés étudiés afin de comprendre de façon intégrée comment les habitats (par exemple les habitats dégradés) influencent les animaux au niveau de l'individu, de la population et des espèces. La compréhension des voies physiologiques sensibles au stress sensoriel, à l'état nutritionnel, au stress hormonal chronique et à la balance immunologique est essentielle pour déchiffrer et prédire la survie à long terme des animaux dans des paysages constamment modifiés par l’homme.

 

2/ Plasticité physiologique et adaptation: se déplacer, s’acclimater/s’adapter ou mourir

La plasticité phénotypique, les capacités d'adaptation et les changements de distribution des populations permettent d’identifier différents niveaux de compréhension au sein même et entre les différentes aires de répartition d’une espèce. L'observation des changements de performance et d'abondance au sein d'une population qui s'ajoutent aux fluctuations démographiques naturelles au cours du temps, est particulièrement difficile. Elle peut néanmoins être améliorée grâce à une compréhension fine des processus écologiques, physiologiques et évolutifs qui se produisent au niveau des zones ‘centrales’, aux frontières et zones périphériques de l'aire de répartition d’une espèce, et au-delà cette aire d’origine pour les espèces invasives. Comprendre l’interaction entre les processus écologiques, physiologiques et évolutifs lorsque les espèces réagissent aux différents changements environnementaux et climatiques est d’une importance primordiale pour identifier les différents scénarios possibles quant aux changements d’aire de répartition d’une espèce à venir.

3/ Physiologie, comportement & Énergétique

La plupart des espèces présentent un large éventail d'adaptations physiologiques et comportementales leur permettant de faire face aux différentes fluctuations du climat et de l’énergie disponible. Identifier la demande énergétique et les comportements individuels ou de groupe est ainsi indispensable afin de comprendre comment les animaux organisent leurs cycles annuels et comment les individus et les populations réagissent face aux différents stress écologiques et aux changements induits par le climat. Il s'agit d'un outil utile pour la planification de la conservation des espèces, notamment les espèces envahissantes, endémiques ou menacées.

4/ Stress environnemental et Écotoxicologie

Étudier l’influence des facteurs de stress environnementaux abiotiques et biotiques est une composante essentielle de l’Écophysiologie. Une variété de facteurs abiotiques peut être considérée isolément ou en interaction : variabilité de température, oxygène, hygrométrie, salinité, etc. en lien ou non avec la présence de xénobiotiques (polluants historiques ou émergents). Le développement récent des méthodes « omiques » permet d’opérer un changement d’échelle en s’intéressant aux effets trans-générationnels et/ou de passer de l’échelle individuelle à l’échelle des populations. De même, la considération des régulations de type épigénétique, domaine de recherche novateur, met en lumière la diversité des facteurs biologiques jouant sur la réponse aux facteurs de stress environnementaux et aux xénobiotiques. Un verrou de taille sera de parvenir à incorporer ces informations dans l'évaluation des risques écologiques et écotoxicologiques, au service de la conservation et/ou du maintien des services écosystémiques.

5/ Invasions Biologiques et écophysiologie

Comprendre le succès d'une espèce face à différents facteurs de stress (et aussi au changement climatique) est un axe majeur en écophysiologie. En effet, une espèce peut modifier sa distribution géographique, s’adapter grâce aux processus génétiques d’évolution rapide et/ou présenter une plasticité phénotypique adaptative en réponse au(x) stresseur(s). Les espèces invasives, notamment animales, représentent ainsi les cas les plus extrêmes de ces ‘winners’ de l’Anthropocène. Ces invasions biologiques représentent l'une des plus sérieuses menaces pour la conservation de la biodiversité avec une augmentation croissante du nombre d’espèces introduites. Il est donc important de bien comprendre les moteurs adaptatifs de ces invasions pour mieux prédire les aires potentielles de distribution et de développer des méthodes permettant de prédire spatialement les impacts causés par une invasion biologique.

Conférenciers invités

confirmés

Rosa FREITAS (Aveiro)

Claire Saraux (Strasbourg)

Myron PECK (Hambourg)

Shaun KILLEN (Glasgow)

Johannes OVERGAARD (Aarhus)

Carol LEE (Madison)

 

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